1957


Un maillon de la chaîne

En 1958, période difficile pour une raison grave : beaucoup de nos camarades étaient en Algérie, certains y restèrent des années.
Les mieux formés qui s’étaient entraînés depuis plusieurs années, étaient « sous les drapeaux », selon l’expression.
Alors, il faudra tout recommencer, c’est-à-dire former les jeunes et, parfois, des très jeunes à la discipline du Cirque. Et le Cirque vibrera de toutes ses fibres. Les anciens viendront aider ceux qui sont alors présents, et prendre largement part à la formation des futurs acrobates.

Nous verrons, entre autre Pierre Leroy, René Genty et Lucien Collinet donner de leur temps deux fois par semaine.
Le courage ne manque pas et c’est encore et toujours des reins cassés, des équilibres, des « pompes », le supplice d’assouplissement.
Aussi, grâce à ces efforts répétés pendant des mois, la troupe peut présenter le programme de 1958.

C’est la Fanfare d’Étréchy, avec Jean Dauvissat à la baguette, qui nous interprétait comme ouverture du spectacle, « Sous l’Aigle Double », et tout naturellement le charivari prenait la suite.
Les acteurs de ce charivari : les jeunes de l’époque, Michel, Jean-Pierre et Gilbert Terrien, Guy et Lionel Jaman, Gérard Bouillon, Jean-Claude Allano, Michel Desmons, Jacques Caillard, Patrick et Jacques Huberlan.
Puis un jeune faisait son apparition sur un trapèze, DANY. C’est Daniel Berchère.


Un trio prendra la suite, les 3 COMPANÉROS, dans un style espagnol, en bicyclette et sur fil de fer. Il s’agit de Claude Lefort, Maurice Priéto et Jean-Paul Lasnier.
Quant à marcher au plafond, Christian Bernard était le champion de l’époque.


Venait ensuite un garçon tout de noir vêtu, qui du haut de ses cinq dés exécutait de nombreux sauts périlleux. C’était CLAUDIO, Claude Lefort,

Après ces numéros, nous partions pour la Bretagne. Les artistes, bretons dans l’âme, arboraient les costumes régionaux avaient même un biniou.., mais c’était un faux : une fois de plus, un coup bien monté de PEPO, Pierre Maison à son partenaire, ALEC, Alain Chavet.
Les ROBERTOS – Le rappel de ce numéro est pénible à évoquer, puisque Christian Bernard était le partenaire de notre ami, Robert Bruneau, et que celui-ci devait plus tard rencontrer la mort dans un accident de voiture. Qu’il me soit permis de dire que la présence en esprit de « Bébert » est restée très grande chez les Cadets.
Après un entracte comme il se doit, c’est l’entrée fracassante des sauteurs. Sauts et pyramides sont exécutés par Daniel Berchère, Robert Bruneau, Gérard Tondini, Jean-Pierre Hibert, Pierre Maison et Claude Lefort.
Viendront ensuite un duo qui reste inoubliable pour plusieurs générations de strépiniacois : c’est BARTYS & JOE, les fameux cascadeurs. Ulysse Barrillet et Georges Dormann, qui, avec une précision formidable, exécutaient avec beaucoup de talent et de conviction un véritable exploit dans ce genre d’exercice. De plus, quand on donnait les coups qu’involontairement ils recevaient et dans quel état ils terminaient parfois leur numéro, on ne peut que garder une admiration pour le spectacle qu’ils offraient.


Les BERSON’S prendront la suite à la double barre avec Daniel Berchère et Pierre Maison. La double barre, on ne la présente plus, tant de générations y sont passées depuis « la charrue ». Mais à chaque génération, que d’efforts et de persévérance à fournir pour faire… comme les ancêtres !

La deuxième équipe de clowns arrivait alors en piste : CELLOS, Marcel Trublard, DOUDOU, Jean Dauvissat, et ATOME, Francis Thuillier.
Enfin, pour clore cette représentation, un numéro : une perche tournante, où se tenait Robert Bruneau, était jumelée à un trapèze où travaillait Jean-Pierre Hibert. Les évolutions se faisaient en lumière noire.
Voilà comment, en 1958, un maillon de la chaîne a été forgé par les Cadets.

Des spectacles seront présentés en 1960, 1961 et 1963 puis l’activité va peu à peu diminuer. Une nouvelle aventure éducative est arrivée au Cadets de la Juine en 1965 : le Foyer des Jeunes. Doutant de l’impact du cirque et surtout poussés par l’Abbé Judas, les dirigeants des Cadets pensent qu’il faut trouver autre chose pour occuper les jeunes. Soirées à thème, ciné- club, concerts et danses folkloriques.


Certes le Cadets’ Circus n’a jamais cessé complètement ses activités, cohabitant avec les jeunes du Foyer, animant toujours kermesses, arbres de noël ou allant distraire les jeunes délinquants de la maison d’arrêt d’Etampes. Ce n’est plus la grande troupe des années passées, les moins de 15 ans ne sont plus acceptés à l’entraînement faute d’encadrement.

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